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Si en ce début 2023 on peut dire que la formation est devenue aussi stratégique, c’est parce que les entreprises ont sans cesse besoin de s’adapter. Alors demain pour relever les nouveaux défis qui les attendent, elles auront besoin de faire de leurs collaborateurs « serial learners ». Mais comment se formeront-ils ? On vous en dit plus.

Où en est la formation aujourd’hui ?

Dans les grandes entreprises, force est de constater que la direction Formation devient peu à peu la direction Learning & Development. Un changement de nom qui n’est pas si anodin, selon Grégory Gallic, manager de l’offre Ingénierie de formation au sein du groupe Cegos. « Contrairement au premier, direction L&D inclut la notion d’apprentissage. C’est un signe que la formation devient moins monolithique et plus fluide », explique-t-il.

Aidée par la montée en puissance des nouvelles technologies et un écosystème EdTech particulièrement dynamique, la formation s’affranchit des carcans temporels mais aussi géographiques, notamment de la salle de cours. Résultat : « les salariés sont désormais plus autonomes dans leur apprentissage, du fait de la pluralité des modalités d’apprentissage mais aussi de l’individualisation de leurs parcours de formation ».

L’analyse des données apprenantes, ou learning analytics, rendue possible grâce aux nouvelles technologies, permet l’émergence de l’adaptive learning, soit un apprentissage personnalisé, qui améliore grandement l’expérience d’apprentissage. Là où le bât blesse, c’est sur la lisibilité de l’offre d’apprentissage, « souvent peu claire et pas suffisamment marketée ».

Vers des formations plus courtes, mais plus récurrentes

Les neurosciences, qui désignent l’étude scientifique du système cognitif, nous donnent une vision fine de ce que la formation idéale pourrait être dans le futur. En alertant sur les risques de « surcharge cognitive », elles nous apprennent par exemple qu’il est plus efficace de se former sur des temps courts et distribués dans le temps.

Demain, le micro-learning, quelle qu’en soit la forme (guide interactif, quiz, vidéo, podcast…) devrait ainsi répondre aux nouveaux enjeux de formation, notamment dans le flux de travail. À condition, toutefois, que ces sessions soient récurrentes (étalées dans le temps de manière régulière) afin, notamment, d’obtenir un meilleur ancrage des nouvelles compétences. La mémoire étant fragile, il importe en effet de miser sur la répétition afin de renforcer les connexions synaptiques, qui relient les neurones entre eux. De la même manière, la formation devra davantage capter l’attention des apprenants, par la stimulation des sens et des émotions, par exemple via la gamification, le storytelling, l’humour…

Une dimension collaborative forte

« On apprend toujours seul mais jamais sans les autres », écrivait, dès 2005, le professeur Philippe Carré, dans son ouvrage L’apprenance : vers un nouveau rapport au savoir. Une idée qui n’est certes pas nouvelle, mais qui est pourtant toujours d’actualité, à l’heure où les échanges humains se font surtout via des canaux digitaux. Selon Grégory Gallic, « la valeur d’une formation, c’est-à-dire sa capacité à produire un résultat tangible sur les pratiques de travail, repose beaucoup sur les interactions humaines entre les participants et avec le formateur», indique-t-il.

Pour susciter l’intérêt des apprenants, la formation de demain, qu’elle soit présentielle ou distancielle, devra donc être collaborative et miser sur l’intelligence collective. Les entreprises l’ont d’ailleurs bien compris : parmi les modalités de formation à leur disposition, le social learning est plébiscité par 52 % des DRH français, selon le baromètre Transformations, compétences et learning 2022 publié par Cegos. Demain, le social learning sera particulièrement pertinent pour les apprentissages informels, dans le flux de travail. Il ira également de pair avec la volonté d’autonomie des collaborateurs dans le développement de leurs compétences.

Les compétences qui se développeront demain

La formation est devenue, au fil des années, un sujet éminemment stratégique pour les entreprises. Notamment parce qu’elles sont confrontées à l’obsolescence des compétences de leurs collaborateurs, générant des besoins importants en matière d’upskilling et de reskilling. Alors que les nouvelles technologies bousculent – chaque année un peu plus – les pratiques professionnelles, les formations devront davantage être axées sur la créativité, la pensée critique, l’empathie, la pensée adaptative… Bref, « sur les compétences humaines qui constituent notre valeur ajoutée et qui ne pourront pas être reproduites par une intelligence artificielle », indique Grégory Gallic.

À mesure que l’IA impactera nos métiers, avoir un quotient émotionnel élevé, faire preuve d’éthique, savoir discriminer une information en fonction de sa véracité seront des compétences stratégiques pour collaborer avec l’IA. « Les salariés de demain devront enfin être transdisciplinaires, c’est-à-dire avoir des compétences verticales dans leur métier ainsi que des capacités horizontales pour comprendre les enjeux des collaborateurs qui l’entourent et ainsi éviter de travailler en silo », indique notre expert.

Quid du rôle des formateurs dans le futur ?

Exit la posture du sachant qui caractérise parfois encore le formateur ! Demain, on attendra plutôt de lui qu’il soit au croisement des métiers de tuteur, de mentor et de coach. « Le formateur investira plusieurs rôles, qui seront tous liés à la facilitation. Cela suppose toutefois qu’il fasse un pas de côté et qu’il accepte de ne plus être le seul détenteur des connaissances », explique Grégory Gallic. Organiser la co-création des contenus et favoriser les interactions entre les apprenants feront par exemple partie de ses missions. « Tel un « learning match-maker », il devra faire matcher les besoins de chaque individu avec les différents contenus, notamment de ses pairs », indique-t-il.

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